Utile, mais pas assez pratiqué, le Diagnostic technique global (DTG) offre une vision panoramique d’un bien sur le long terme. Forcément précieux, dans une perspective de rénovation.
Imaginez un instant que le toubib prescrive un acte chirurgical sans avoir ausculté son patient auparavant. Pas sérieux. Et pourtant, avec la rénovation énergétique, on lance des travaux sans véritable check-up. Sans se soucier des dommages collatéraux de l’amiante (lire notre article) ou de la qualité de l’air intérieur (notre autre article) par exemple.
Un outil existe cependant, le DTG. Précieux, mais pas suffisamment utilisé car ce diagnostic dédié aux copropriétés est exigé (depuis 2017, eh oui !) dans deux situations uniquement : lors de la mise en copropriété d’un immeuble de plus de 10 ans, ou lorsque le bien est frappé d’insalubrité. Pour les autres copropriétés (trois logements sur dix sont en copropriété en France), le DTG reste donc facultatif.
Dommage. Car ce check-up représente un outil précieux pour la gestion patrimoniale de l’immeuble. Le législateur en a fait un diagnostic complet : avec un volet énergétique (un audit ou un DPE collectif), une analyse de l’état des parties communes et des équipements communs, un état de la situation du syndicat des copropriétaires et une étude des améliorations possible. On y trouve même une évaluation des travaux nécessaires pour les 10 ans à venir avec une estimation des coûts. Plus qu’une photographie à l’instant « T », on parle bien d’un véritable accompagnement de la copropriété.
Au lendemain de l’effondrement de deux immeubles à Marseille fin 2018, des parlementaires plaidaient l’élargissement du diagnostic. Une proposition de loi avait même été adoptée en première lecture au Sénat. Rien n’est sorti. Dommage, vraiment dommage. Car dans une perspective de rénovation massive, ce DTG reste une garantie pour éviter de faire n’importe quoi. Comme isoler, par exemple, des immeubles à la structure déjà fragile. En un mot, faire pire que mieux.