Je suis particulier, est-ce que je dois aussi réaliser des repérages avant-travaux chez moi ? La réponse est oui. Ce n’est pas seulement une question de réglementation, c’est aussi (et surtout) un moyen de s’assurer que les travaux ne vont pas répandre du plomb ou de l’amiante partout dans le logement. On vous explique pourquoi.
1. Parce que la réglementation le demande
L’amiante a été glissé partout dans la construction. Résultats, tout ce qui est sorti de terre avant 1997 est susceptible d’en contenir. Pour cette raison, la réglementation impose un repérage amiante avant-travaux. Avant tous travaux, on insiste sur ce point : qu’il s’agisse de changer une fenêtre, de remplacer la chaudière ou de se lancer dans une rénovation de fond en comble. Peu importe qu’il s’agisse d’un bâtiment collectif ou d’un pavillon individuel, la réglementation ne fait aucune distinction. Cela vaut pour l’amiante, cela vaut aussi pour le plomb.
2. Parce que l’artisan risque d’être exposé
Dans les joints d’une fenêtre, derrière une cloison qu’on abat, en toiture, dans un conduit, dans un enduit, une peinture, l’amiante se cache partout. En théorie, l’artisan qui intervient chez vous est censé réclamer un diagnostic avant-travaux (le repérage remis lors de la vente n’est pas suffisant car il n’est pas exhaustif !). Passage obligé. En pratique, c’est malheureusement loin d’être systématique. Par négligence, par méconnaissance, nombre de petits chantiers échappent chaque jour encore au repérage amiante avant-travaux. Résultats, l’artisan risque d’être exposé à des fibres d’amiante ou du plomb.
3. Parce que le logement risque d’être pollué
L’artisan n’est pas la seule victime potentielle dans l’histoire. Les fibres d’amiante ou les poussières de plomb dégagées lors des travaux -même si ceux-ci peuvent sembler anodins, on le répète- peuvent demeurer longtemps. Et vous aurez beau passer et repasser l’aspirateur, ce n’est pas suffisant : les filtres des aspirateurs domestiques ne retiennent pas les fibres d’amiante et ont même tendance à les répandre dans la pièce. Il y a donc aussi un risque d’exposition pour tous les occupants du logement.
4. Parce que ce n’est pas ça qui va vous ruiner
Oui, forcément, ce repérage a un coût. Mais qu’on se le dise, dans une maison, sur des travaux localisés souvent à une seule pièce, il reste très modeste. De même, si notre diagnostic révèle de l’amiante, il faudra mettre en œuvre des précautions qui risquent d’augmenter la facture. C’est une réalité. Mais la santé n’a pas de prix. On rappelle simplement que l’amiante continue à contaminer et à tuer chaque jour. Le nombre de décès liés à des expositions amiante est estimé de 2.000 à 3.000 personnes chaque année.
5. Et si je réalise moi-même les travaux ?
La réglementation ne fait pas de distinction : le repérage amiante s’impose avant toute opération de travaux ou d’entretien réalisée à titre onéreux ou gratuit. Mais si vous êtes décidé à lancer des travaux sans repérage, ou à intervenir sur des matériaux que vous savez amiantés, prenez au moins quelques précautions pour limiter les expositions : porter un masque, des gants et une combinaison jetable, lavez soigneusement vos outils après intervention, évitez les instruments de découpe rapide, limitez autant que possible l’émission de poussières, etc. Ces précieux conseils peuvent être retrouvés dans une plaquette de 2016 éditée par le ministère du Logement « Bricolage dans votre logement : Attention à l’amiante ! ».