Tous les diagnostics ont leur utilité, même si elle échappe parfois au donneur d’ordre. Avec le nouveau diagnostic PEMD, la question ne devrait pas se poser, tant ses bénéfices sautent aux yeux.
Retard à l’allumage. Mais cette fois, c’est la bonne. Les deux derniers textes manquant au diagnostic PEMD (Produits, équipements, matériaux, déchets) ont été publiés fin avril. À partir du 1er juillet, le repérage devient obligatoire pour les démolitions ou les réhabilitations significatives. Dès que le bâtiment affiche une surface de plus de 1.000 m² ou lorsqu’il a hébergé une activité industrielle, agricole ou commerciale.
En gros, ce diagnostic est un peu comme un inventaire de tout ce qui va être démoli. Grâce à lui, le maître d’ouvrage connaît à l’avance la nature, la localisation et les quantités de déchets produits par le chantier : autant de tonnes de déchets inertes, autant de métaux, autant de PVC, etc. L’objectif est simple, trier pour mieux valoriser et favoriser le réemploi. Le diagnostic PEMD est donc essentiel à l’économie circulaire. Finalement, ce diag PEMD est un peu le diagnostic déchets qui existait déjà depuis 2012 et dont l’obligation était loin d’être toujours respectée. Oui, mais le contexte n’est plus du tout le même.
Déchets triés = reprise gratuite
Depuis le 1er mai, la REP bâtiment (Responsabilité élargie des producteurs) est désormais opérationnelle. En théorie, tous les déchets du bâtiment produits sur un chantier professionnel ou particulier peuvent être repris gratuitement. Peu importe où on se trouve, la REP prévoit des points de reprise à 10 km maxi du chantier (20 km si on est au fin fond de la campagne). En pratique, on compte seulement 500 points de collecte aujourd’hui, mais leur nombre devrait progressivement passer à 2.500 d’ici la fin d’année, pour parvenir à un territoire totalement maillé dans un proche avenir.
Forcément, pour les professionnels du bâtiment, cette reprise -gratuite, on insiste- est plutôt intéressante. Mais elle est assortie d’une condition sine qua non : les déchets doivent impérativement être triés. Sur les petits chantiers du quotidien, on imagine que cela ne devrait pas être trop compliqué. En revanche, sur les chantiers d’envergure, cela risque d’être une autre paire de manches.
On voit ici combien ce diagnostic PEMD se révèle précieux. Un repérage complet y compris dans ses estimations de quantités, va faire gagner et du temps et de l’argent aux maîtres d’ouvrage qui pourront faire reprendre leurs déchets triés, gratuitement.