On ne les voit pas toujours, mais ils sont bel et bien là. Aujourd’hui, plus présents qu’hier. Car malgré l’arsenal réglementaire déployé depuis la fin des années 1990, les termites ne cessent de gagner du terrain.
Minuscules, mais tellement voraces. Si on les laissait faire, ces fichus termites seraient capables d’abattre une maison en l’espace de quelques années. Grossièrement, l’infestation se retrouve d’abord en outremer, sur le pourtour méditerranéen et dans le quart sud-ouest, la façade atlantique en première ligne. Le FCBA -l’institut technologique de la filière bois-, considère que 75% à 100% des communes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées atlantiques sont touchées.
Depuis la fin des années 1990, les pouvoirs publics ont déclaré la guerre au termite : diagnostic obligatoire à la vente dans les zones d’infestation, règles anti-termites exigées à la construction, déclaration obligatoire, obligation d’incinérer les bois infestés sur place… Rien n’y fait. Cet arsenal a sans doute freiné l’infestation, mais sans parvenir à l’enrayer. Car le termite continue à grignoter peu à peu du terrain. Simple exemple, en Loire-Atlantique, la zone d’infestation est passée en 2018 de 41 à 135 communes. Toujours selon le FCBA, 55 départements sont actuellement touchés en France, et pas seulement dans le sud contrairement à une idée reçue : la région parisienne est aussi sérieusement infestée (Paris en tête) et on trouve du termite jusqu’à Calais dans les Hauts-de-France !
Malheureusement, à moins d’un diagnostic, on ne s’aperçoit souvent de leur présence qu’avec les premiers dégâts. Le termite est discret, il n’aime ni la lumière ni les courants d’air. Invisible ou presque pour le profane. Comment repérer ce qu’on ne voit pas ? Au diagnostiqueur de jouer les détectives. Des bois décolorés, des traces d’humidité inexpliquées (le termite adore l’humidité !), des peintures cloquées, de minuscules orifices… Le diagnostic ressemble à une véritable investigation à la recherche de ces indices anodins pour le néophyte, mais tellement précieux pour un homme de l’art, car ils trahissent la présence de termites.