Le diagnostiqueur remplissait déjà une mission de santé et de sécurité dans le logement. Avec le nouveau DPE, son rôle devient aussi essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique.
On continuera à l’appeler « Diagnostic de performance énergétique », mais on aurait pu volontiers changer son nom en « Diagnostic de performance climatique ». L’une des principales évolutions de ce nouveau DPE transparaît dès la première page du rapport, avec la fameuse double étiquette qui offre une meilleure prise en considération des émissions de gaz à effet de serre (GES). Depuis sa naissance en 2006, le DPE comptait déjà une étiquette rien que pour les émissions de GES, mais reconnaissons que personne n’y avait vraiment prêté attention, faute d’incidence sur le portefeuille du propriétaire ou sur la valeur verte du logement. C’était avant.
À partir du 1er juillet, les deux étiquettes seront fondues, avec un double seuil pour la consommation en énergie primaire et pour les émissions de gaz à effet de serre. Chacune sur un pied d’égalité puisque la plus mauvaise note sera retenue pour le classement final. En clair, des logements énergétiquement performants pourraient demain être rétrogradés parce qu’ils recourent à une énergie trop polluante. Les passoires énergétiques d’aujourd’hui ne seront pas forcément celles de demain avec notamment quelque 600 000 logements chauffés au fioul qui risquent demain de basculer en F.
Ainsi l’a voulu le gouvernement. L’ambition du DPE n’est donc plus seulement la baisse de la facture énergétique, mais aussi la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dit autrement, lorsqu’il faudra rénover, le propriétaire devra jouer sur les deux tableaux : réduire sa consommation énergétique, mais aussi veiller à ses émissions de GES sous peine que les travaux de rénovation énergétique n’aboutissent pas au classement et à la valeur verte espérés.
Selon le gouvernement, si toutes les passoires énergétiques (F et G) étaient rénovées d’ici à 2028, comme il l’ambitionne, la réduction des émissions de gaz à effet de serre équivaudrait à retirer plus de 4 millions de véhicules de la circulation ! Une première étape, on le rappelle, car l’objectif fixé par l’Europe est d’aboutir à une économie (presque) totalement décarbonée à horizon 2050.