Le nouveau DPE arrive. Le temps où le diagnostic se résumait à une étiquette et où il constituait simplement une information à la vente/location est bientôt révolu.
Tout change, et rien ne change à la fois. Sur le fond, disons-le, ce nouveau DPE n’a rien d’une révolution en soi. Oui, le rapport évolue, il est plus clair, plus lisible, mais la méthode de diagnostic demeure identique à quelques détails près. Seule évolution notoire, l’extension du DPE 3CL à tous les logements et la disparition de la méthode sur factures utilisée jusqu’à présent dans le collectif et l’ancien (avant 1948). Le diagnostiqueur demandera davantage de justificatifs (factures, plans…), mais finalement, réaliser un nouveau DPE ne sera pas si différent qu’auparavant. C’est plutôt sur la forme et la portée du diagnostic que les évolutions sont à rechercher.
Un mot qui revient souvent depuis quelques mois, l’opposabilité. Entrée en vigueur au 1er juillet. On oublie la valeur purement informative du DPE, un locataire ou un acquéreur pourra à l’avenir se retourner contre son bailleur ou vendeur, si le DPE ne correspond manifestement pas à la réalité du bien. Et réclamer, par exemple, une diminution du prix de vente ou de son loyer.
C’est aussi une volonté forte du gouvernement que de fonder des catégories juridiques sur ce nouveau diagnostic. À partir du DPE opposable, il lui est désormais permis d’interdire certaines locations selon leur étiquette (G en 2025, F en 2028, on le rappelle), ou de bloquer les loyers pour les passoires énergétiques (une mesure attendue pour fin 2022 sur l’ensemble du territoire). Sans compter les autres mesures dans les cartons qui seront demain indexées sur ce nouveau DPE.
Ah, forcément, à l’avenir on risque d’y prêter un peu plus attention à ce DPE. Quitte à éplucher le rapport, pour comprendre ce qu’il y a derrière l’étiquette, pour mieux connaître le logement, ses points forts comme ses points faibles, les travaux à mener. De simple information, le DPE devient ainsi un véritable outil d’amélioration de l’habitat.
Autant dire que l’on risque aussi d’entendre parler de plus en plus de valeur verte. Dit autrement, le DPE va peser (un peu ? beaucoup ?) sur le prix de vente/location. Logique, demain, un logement en F ou G où l’acquéreur sait qu’il devra effectuer des travaux de rénovation énergétique avant de le mettre en location, se vendra moins bien qu’hier. Oh bien sûr, tout ça n’arrivera pas du jour au lendemain, mais le 1er juillet 2021 et l’entrée en vigueur du nouveau DPE marquent bel et bien un tournant.