On est loin d’en avoir fini avec le plomb. Un récent rapport du Haut Conseil de santé publique appelle, une fois de plus, à durcir la réglementation pour améliorer la prévention du saturnisme.
On connaît ses méfaits depuis l’Antiquité, des historiens lui ont même prêté un rôle essentiel dans la chute de l’empire romain. Pourtant, des siècles et des siècles plus tard, la pollution au plomb reste d’actualité. Un rapport du Haut Conseil de santé publique (HCSP), sorti en février, rappelle que le plomb est un toxique sans seuil. Comprendre que même à faible dose, le métal lourd est néfaste pour l’homme. Quel que soit son âge.
Le sujet est revenu sur la table avec l’incendie de Notre-Dame et ses 400 tonnes de plomb parties en fumée. Saisie en 2020 par la Direction générale de la santé, le HCSP a planché sur les contaminations extérieures. Conclusion : avec l’alimentation (oui, on trouve aussi du plomb dans nos aliments !), les poussières du sol et des surfaces apparaissent comme l’autre source principale de contamination. Sols intérieurs, comme extérieurs.
Pour améliorer la prévention du saturnisme, le HCSP émet donc une quinzaine de recommandations. On retiendra notamment un nombre de prélèvements minimum en intérieur comme en extérieur pour caractériser une pollution, l’abandon du plomb laminé dans les nouvelles constructions ou encore un abaissement drastique du seuil de santé publique à l’issue de travaux de retrait de plomb (1000 µg/m² aujourd’hui).
Le HCSP n’est pas le seul à réclamer une révision de la réglementation en matière de plomb. On pourrait même parler d’un sujet récurrent. Car si depuis 20 ans, le saturnisme infantile a fortement reculé, notamment avec le Crep (Constat de risque d’exposition au plomb), et son ancêtre l’Erap (état des risques d’accessibilité au plomb), il reste encore du chemin à parcourir. Le plomb est un toxique sans seuil, et des voix s’élèvent régulièrement pour le rappeler et réclamer d’aller plus loin.
Dernier exemple en date, début mars. Dans une question écrite, Josiane Corneloup, députée de Saône-et-Loire, interpellait le gouvernement en lui demandant d’élargir le Crep à tous les bâtiments (et pas seulement les habitations), y compris ceux construits après 1949. Question de bon sens, question de santé publique, puisqu’on sait que l’usage des peintures au plomb a perduré tout au long de la seconde moitié du XXe siècle.
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