Le diagnostic immobilier, c’est un peu comme le contrôle technique : tout le monde râle, mais personne n’y échappe. Et forcément, avec le temps, les clichés s’accumulent. Petit ménage d’automne, parce qu’on aime vraiment bien notre métier, on a décidé de démonter cinq idées reçues qu’on entend (un peu trop) souvent.
1. « Le diagnostic, c’est juste une formalité administrative. »
Ah oui, bien sûr. Et un test d’effort chez le toubib, c’est juste une promenade de santé ? Le diagnostic immobilier, ce n’est pas un tampon sur un papier : c’est une véritable photographie du logement à l’instant T.
Estimer les consommations énergétiques, évaluer la performance du bâti, savoir si le bien contient de l’amiante, du plomb ou des champignons, détecter une installation gaz ou électricité dangereuse… on est bien au-delà d’un simple acte administratif. DPE, amiante, plomb, termites, électricité, gaz : chaque contrôle raconte l’histoire du bien, en toute transparence. La vérité, rien que la vérité.
2. « Les diagnostiqueurs ne sont pas des professionnels du bâtiment. »
Un grand classique. Non, le diagnostiqueur n’est ni architecte, ni maçon, ni électricien. Ce n’est pas son rôle. Il n’est pas là pour construire, il est là pour constater, évaluer, mesurer. Le diag, c’est de la formation continue, une certification suspendue au moindre faux pas, une responsabilité civile à assumer, une veille réglementaire permanente. Et croyez-nous, le métier s’est sacrément professionnalisé : devenir diagnostiqueur exige de solides connaissances en bâti, en thermique, en pathologies, en sécurité…
Bref, ce n’est pas juste un technicien qui coche des cases sur un logiciel, c’est un généraliste du bâti. Il ne pose pas les briques, il ne construit pas la maison, mais il est capable de vous dire quand quelque chose cloche.
3. « Le DPE, c’est n’importe quoi, ça change tout le temps ! »
On ne va pas mentir, c’est un peu vrai : la méthode de calcul a été révisée plus souvent que la réforme des retraites ces dernières années. Un même bien peut parfois avoir changé de classe énergétique sans aucuns travaux. Le DPE bouge, oui, mais il bouge pour coller au réel, pas pour embêter le monde.
Le DPE évolue tout le temps ? Seulement si on s’arrête à l’étiquette énergétique. Au risque de nous répéter, notre diagnostic ne se résume pas à une note bonne ou mauvaise, notre rapport est beaucoup plus étoffé avec une description technique du bien. Et une maison mal isolée avec une chaudière d’un autre âge restera une passoire, quelle que soit la réforme du moment.
4. « Les diagnostics, c’est juste pour vendre ou louer. »
Oui… et non. Certes, ils sont obligatoires pour une vente ou une location, mais leur utilité dépasse largement la transaction. En rénovation, par exemple, l’audit énergétique est précieux pour savoir où on met les pieds avant de lancer les travaux. Dans une copropriété, aussi, le projet de Plan pluriannuel de travaux (3PT) éclaire les copropriétaires sur les choix à effectuer dans l’entretien et la valorisation de leur patrimoine.
Et on peut citer d’autres exemples encore. Non, les diagnostics ne sont pas utiles (et obligatoires) uniquement à la vente ou à la location. En cas de travaux par exemple (même si beaucoup ont malheureusement tendance à l’oublier), nos diagnostics sont hyper précieux pour éviter par exemple des expositions à l’amiante ou au plomb.
5. « De toute façon, personne ne lit les diagnostics. »
C’est vrai qu’entre le DPE, l’amiante, l’état des risques, le plomb et le reste, le dossier est souvent épais. Mais détrompez-vous : de plus en plus d’acquéreurs les épluchent, et sérieusement même. Chaque jour, nous recevons des appels d’acheteurs ou de vendeurs qui souhaitent des explications, des précisions, du conseil.
Le SAV fait partie du métier. Car notre mission, ce n’est pas seulement de produire un rapport pour satisfaire à une obligation réglementaire. Un bon diagnostic, ce n’est juste un dossier de 30 ou 40 pages (et parfois plus encore), c’est aussi une véritable explication, un conseil, en toute transparence.


