Décidément, le DPE n’en finit plus d’évoluer. Dernière en date, annoncée cet été pour début 2026, la modification du CEP électricité dans la méthode de calcul. Oui, ça paraît très technique, et pourtant, cette petite évolution changer le DPE de millions de propriétaires demain.
C’est quoi ce fameux CEP électricité ?
Littéralement, « coefficient d’énergie primaire ». Toujours pas clair ? En fait, il faut distinguer l’énergie finale qui est consommée par l’usager (les kilowattheure qui défilent sur le compteur) et l’énergie primaire présente dans la nature avant transformation. Et pour passer de l’une à l’autre, on utilise un coefficient d’énergie primaire (CEP). Et pour l’électricité qui exige une transformation, ce CEP est aujourd’hui fixé à 2,3. En clair, un kWh d’électricité consommé à la maison est compté comme 2,3 kWh dans le calcul du DPE.
Pourquoi l’électricité est-elle désavantagée dans le DPE ?
A ce petit jeu, l’électricité sort largement perdante face au gaz ou au fioul mieux lotis avec un CEP de 1. Du coup, un même logement chauffé au fioul ou au gaz obtient forcément un meilleur classement qu’un logement à caractéristiques égales chauffé à l’électricité. A une époque où on ne parle plus que de décarbonation, ça semble incongru d’encourager des énergies fossiles face à une électricité souvent décarbonée grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. Le gouvernement corrige le tir, le CEP électricité sera revu à la baisse à 1,9 à partir du 1er janvier 2026.
Pour mon logement qu’est-ce que ça change ?
Tous les logements utilisent l’électricité, automatiquement, la consommation d’énergie du DPE va donc s’améliorer. Un peu ? beaucoup ? Tout dépend. Disons que les grands gagnants sont forcément les logements qui se chauffent exclusivement à l’électricité. Le gouvernement s’est livré à des calculs, 850.000 « passoires » jusqu’alors classées F ou G vont disparaître des radars. Et selon d’autres études, près de7 millions de logements grapilleront une classe énergétique.
Est-ce qu’il va falloir refaire mon DPE ?
Non, tous les DPE réalisés après le 1er juillet 2021 restent valides dix ans. Pas besoin de refaire le diagnostic. Comme pour les logements de petite surface en 2024, ce sera au propriétaire d’aller chercher sa nouvelle étiquette. Un jeu d’enfant. A partir du 1er janvier 2026, il pourra télécharger -gratuitement, on précise- son attestation de nouvelle étiquette sur le site Observatoire du DPE, en rentrant le numéro unique figurant sur son rapport de DPE. Et cette étiquette pourra naturellement être utilisée pour les ventes et locations.
Mais ce n’est pas une baguette magique…
C’est magique, la performance énergétique s’améliore sans même réaliser de travaux. Pourtant, l’évolution du CEP ne change pas la réalité du confort ni la facture énergétique. Une maison mal isolée reste énergivore. Autrement dit : à partir de janvier, le DPE sera plus juste pour l’électricité, mais la rénovation énergétique demeure la clé pour améliorer durablement confort et consommation.