Oui, l’audit énergétique n’a rien d’une nouveauté, mais puisque depuis le 1er janvier il est aussi obligatoire pour les vendeurs de logements en E, il est bon de rappeler en quoi il se distingue du DPE.
Madame, Monsieur, votre bien est classé en E, il va falloir réaliser un audit énergétique. En plus du DPE ? Oui, en plus. Ainsi l’a voulu le Législateur. L’audit énergétique est obligatoire à la vente pour tous les biens en monopropriété (le plus souvent une maison) dès qu’ils affichent une classe F ou G (depuis le 1er avril 2023) ou une classe E (depuis le 1er janvier 2025). Et cet audit, doit être réalisé sans tarder : selon la loi (Climat et résilience), n’importe quel acquéreur potentiel est censé en disposer dès la première visite du bien. Et comme le DPE, l’audit devra être annexé au compromis et à l’acte de vente.
En apparence, les deux documents, DPE et audit énergétique peuvent semble redondants. Leur vocation apparaît pourtant bien distincte. Diagnostic pour l’un, audit pour l’autre, la nuance a son importance. Quand le DPE se borne à dresser un bilan des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre, agrémenté de quelques pistes de travaux (de simples pistes), l’audit se révèle à la fois plus précis dans son bilan, mais surtout plus complet avec de véritables scénarios de travaux, étape par étape.
C’est d’abord ça l’audit énergétique. La réglementation exige au moins deux scénarios de travaux : le premier pour gagner deux classes DPE avec le traitement de deux postes d’isolation ; le second pour atteindre une rénovation performante autrement dit une classe énergétique A ou B, voire une classe C lorsque le logement est classé F et G.
Rénovation réfléchie
C’est un minimum. Car à la demande du propriétaire, l’auditeur peut aussi plancher sur des scénarios supplémentaires lorsque, par exemple, les travaux se révèlent trop onéreux par rapport à la valeur du bien. De même dans l’ancien, lorsque le bien présente des caractéristiques architecturales ou patrimoniales, l’auditeur en tient compte. On ne va pas recommander une isolation extérieure sur une maison en pierre, ce serait absurde. Quitte à abaisser l’objectif de performance énergétique, la rénovation doit aussi préserver les qualités esthétiques du bien.
Plus ambitieux que le DPE, l’audit se révèle aussi bien plus complet. A chaque étape, l’auditeur précise à la fois le descriptif des travaux, les critères de performance des matériaux et des équipements proposés, mais aussi des estimations de prix pour y voir plus clair. La démarche est réellement vertueuse et doit permettre une rénovation réfléchie où le propriétaire gagne en performance mais aussi en confort.
A chaque étape, l’auditeur veille par exemple à la ventilation du bien, une étape malheureusement souvent négligée dans les rénovations actuelles. Il veille aussi au confort d’été afin que le gain ne se ressent pas seulement durant la saison froide sur la facture énergétique, mais aussi lors des épisodes de canicule.
Moralité, même si les deux prestations peuvent se ressembler, elles sont bien différentes. Quand le DPE se borne d’abord à relever les faiblesses dans le bien, l’audit apporte des solutions concrètes et permet au propriétaire de se projeter réellement.