Un sinistre peut en cacher un autre. Après un orage, un incendie ou que sais-je, avant de débarrasser les débris et de se lancer dans les travaux, un diagnostic amiante s’impose parfois.
L’histoire est rapportée par la Nouvelle République du côté de Châteauroux (Indre). Après le passage d’une violente grêle en mai, de nombreux propriétaires se retrouvent désormais dans l’embarras. A cause de l’amiante, une fois de plus. Des toitures en fibrociment ont en effet été sérieusement endommagées par des grêlons parfois gros comme des balles de tennis, mais impossible d’intervenir dessus, de les démonter ou de les remplacer, puisqu’elles contiennent de l’amiante. Un vrai casse-tête.
L’anecdote n’a malheureusement rien d’un cas isolé. Il y a fort à parier qu’après les violents orages de la Pentecôte, d’autres propriétaires connaissent les mêmes déboires. A chaque sinistre, c’est la même histoire. Qu’il s’agisse d’un incendie, d’une inondation, ou d’un gros coup de vent, le risque amiante ne peut être négligé à partir du moment où le bâtiment a été édifié avant 1997. Le propriétaire, particulier ou professionnel, a parfois hâte de débarrasser les débris, de nettoyer et de tout remettre en état pour effacer les dégâts. On comprend, c’est tout naturel. Mais attention à ne pas zapper l’amiante qui peut très bien se retrouver dans les débris sur le sol, par exemple.
Un sinistre peut en cacher un autre
Car le risque est bien réel. Une étude menée en 2019 par les services départementaux d’incendie et de secours de Loire-Atlantique montrait une exposition des sapeurs-pompiers lors des phases de déblais après un incendie. Les soldats du feu ne sont pas les seuls, dans une publication de 2016, l’INRS prenait l’exemple d’une intervention en bâtiment sinistré avec des valeurs mesurées à 290 fibres par litre ! Soit près de 30 fois la valeur autorisée par le Code du travail. Tous les intervenants après un sinistre peuvent être exposés à l’amiante sans forcément en avoir conscience: experts de tout poil, entreprises chargées du nettoyage, secouristes, artisans qui viennent simplement réaliser un devis…
Moralité, en cas de sinistre, comme pour des travaux ou une démolition, mieux vaut repérer l’amiante, et en cas de matériaux dégradés réaliser des mesures d’empoussièrement pour prendre toutes les précautions nécessaires. Histoire de ne pas ajouter un sinistre supplémentaire.
Et si l’immeuble menace de s’effondrer par exemple ? S’il est rendu inaccessible ? La réglementation (*) a aussi prévu ce cas de figure. Pas question de faire prendre des risques inconsidérés à un opérateur de repérage, prière de faire « comme si la présence de l’amiante était avérée ».
(*) Décret n° 2017-899 du 9 mai 2017 relatif au repérage de l’amiante avant certaines opérations.