Qui n’y comprennent rien, ou qu’ils ne veulent pas entendre. La tonitruante « étude » d’Hello Watt abondamment reprise dans les médias, témoigne d’un acharnement à l’encontre du DPE. Allez, on remet les pendules à l’heure.
Non le DPE n’est pas basé sur les consommations des ménages.
On répète pour ceux qui n’ont pas suivi : le diagnostic évalue la performance énergétique du bâtiment et de ses équipements (chauffage, ventilation…) sans tenir compte des habitudes des occupants. Forcément, quand les petits génies d’Hello Watt décident de comparer l’étiquette DPE avec les consommations réelles, il y a un écart. Un gros écart même parfois. Entre mamie économe (c’est une mamie) qui se chauffe à 16°C et l’ado moins économe (c’est un ado) qui vit du 1er janvier au 31 décembre en t-shirt, la consommation n’est pas la même, mais le DPE ne change pas. C’est justement ça l’intérêt.
Non le DPE n’est pas une étude thermique.
Ce n’est pas un « prédicateur » qui renseigne au kWh près la consommation d’un bâtiment. Rien ne sert d’accabler le diagnostiqueur, c’était la volonté du législateur dans les années 2000 : disposer d’un bilan énergétique à bon marché pour informer et sensibiliser le public. Les pouvoirs publics auraient pu se montrer plus ambitieux encore. Et pourquoi pas demander une véritable étude thermique hyper précise, mais le coût n’aurait pas du tout été le même (mais alors pas du tout).
Oui, le DPE est un indicateur fiable.
La méthode compte plus de liftings qu’une star hollywoodienne. Et elle sera encore revue et corrigée dans l’avenir parce qu’on peut toujours faire mieux. Car dans les 120 pages de la méthode 3CL (avec ses savantissimes calculs). Il reste encore des points à revoir, à affiner. Mais avec des données correctement renseignées (ça demande le concours du propriétaire !), le résultat est déjà plus que fiable. Depuis la réforme de 2021, on peut dire que le DPE n’a jamais été aussi crédible. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne va pas encore s’améliorer dans l’avenir.
Oui, le DPE est précieux.
Utile et pas futile. En quinze ans d’existence, le DPE a joué un rôle essentiel dans la sensibilisation à la performance énergétique du bâtiment. Qui ne connaît pas sa fameuse étiquette ? Il a aussi permis aux pouvoirs publics d’avoir une meilleure connaissance du parc immobilier et, du coup, d’orienter leurs politiques. Opposable depuis 2021, il prend désormais une place encore plus grande puisqu’il devient un critère de décence du logement. Dernier exemple en date, depuis le 1er janvier 2023, les pires passoires énergétiques identifiées par le DPE, ne peuvent plus être remises sur le marché locatif.