Cassons les idées reçues : habiter une passoire énergétique n’a vraiment rien d’exceptionnel. Un logement sur six est aujourd’hui classé en F ou G, mais si l’on se fie au baromètre de la Fnaim, c’est parfois beaucoup plus selon les territoires…
Le propriétaire tombe souvent des nues. Comment, mon logement est une passoire énergétique ? Non, vraiment, il ne se l’imaginait pas un seul instant. Il en va de la performance énergétique comme de la valeur vénale, on a tendance à surestimer son home sweet home. Les enquêtes à répétition montrent ainsi que très très peu de Français ont le sentiment d’habiter une passoire : 3% seulement selon le baromètre de Mon-expert-rénovation publié en octobre.
Ce qui veut dire aussi que des millions de Français occupent un logement F ou G sans le savoir (au passage, il faudrait peut-être songer à réaliser un DPE). On les rassure, habiter une passoire n’a franchement rien d’exceptionnel. Tout dépend où l’on habite, car face à la rénovation énergétique, tous les territoires sont loin d’être égaux.
Nanterre qui pleure, Pantin qui rit
En moyenne, on recense 17% de logements en F ou G sur le territoire. En moyenne, on a dit… Parce que selon la carte de France dressée par le baromètre de la Fnaim, dans certains départements du Massif Central, on compte plus de 30% de logements énergivores. À l’inverse, le pourtour méditerranéen semble plutôt bien loti avec moins de 10% d’étiquettes F et G.
Le baromètre montre également que la répartition des passoires est loin d’être uniforme à l’échelle des villes : 40% d’étiquettes F et G à Paris, 50% à Nanterre, 56% même à Épinay-sur-Seine… Mais seulement 3% à Pantin ou à Issy-les-Moulineaux, par exemple.
Pourquoi de tels écarts parfois au sein même d’un département ? La Fnaim a épluché des centaines de milliers de DPE, elle a pu se faire une idée. La performance énergétique dépend d’abord de l’âge du bâti : plus c’est ancien, plus c’est mal classé. Plus de 30% des biens d’avant 1948 ont une étiquette F ou G. La classe énergétique dépend aussi du type de logement (les maisons sont plus énergivores que les appartements), de sa superficie (35% des logements de moins de 30m² ont une étiquette F ou G), de l’altitude (38% des logements à plus de 800 mètres sont en F ou G) et de l’énergie de chauffage (plus de 50% des logements en F ou G sont chauffés au fioul).
Moralité, habiter une passoire énergétique n’est sans doute pas exceptionnel. En revanche, si vous trouvez une maison construite avant 1948, de moins de 30m², située à plus de 800 m d’altitude, avec une chaudière au fioul, et que celle-ci n’est ni F ni G, alors, dites-vous bien que vous êtes face à une vraie exception.