Les années passent, les réformes aussi, mais décidément, rien n’y fait. Le DPE reste toujours aussi peu fiable, et les diagnostiqueurs toujours incompétents.
diagnostiqueurs toujours incompétents.
Faut reconnaître que les diagnostiqueurs sont de sacrés bons clients. Qu’est-ce qu’on met en Une ce mois-ci ? Après les fournitures de la rentrée scolaire qui contiennent plein de cochoncetés, fallait trouver un autre sujet tout aussi inédit. Euh pourquoi pas le DPE ? Un testing, c’est facile à mettre en œuvre, et on est sûr d’avoir du grain à moudre. Facile, pas cher, et scandale assuré, vas-y mon coco, fonce.
Bon soyons honnêtes, le diagnostiqueur ne fait plus autant recette que par le passé. Et on s’en rend bien compte à la lecture de la dernière moisson de Que Choisir. Ah je me souviens, quand le magazine dénonçait les DPE faits à la va-vite par téléphone. C’était dans les premières années du diagnostic vers 2008-2009. Je me souviens aussi de ce diagnostiqueur qui s’était attablé dans la cuisine, avait liquidé son DPE en dix minutes chrono sans même visiter le bien. Ou cet autre encore qui avait confondu simple et double vitrage… Quel dommage, rien de tout ça dans l’ultime testing de Que Choisir.
Vaches maigres
Bien sûr, on peut penser que l’UFC-Que Choisir, dans sa grande indulgence, a volontairement passé sous silence les grossières erreurs techniques et les écarts de déontologie pour ne trop accabler le diagnostiqueur. Délicate attention, mais on n’y croit pas vraiment.
En lisant et en relisant « l’enquête », on a plutôt l’impression que le magazine n’avait pas grand-chose à se mettre sous la dent. Finie l’opulence, fini le croustillant, il faut gratter désormais pour dénicher de petites anomalies après le passage du diagnostiqueur. Il faut se contenter de 16 mm de gaz argon dans un double vitrage au lieu de 18mm (!!!!), ou de recommandations pas toujours très pertinentes (ça c’est vrai) qui rappellent au diagnostiqueur de ne pas faire trop confiance à son logiciel… Mais bon, pas de quoi pousser des cris d’orfraie, crier au « scandale », dénoncer une « horreur », et j’en passe dans le même champ lexical.
Eh oui, même le diagnostiqueur, cet incompétent notoire, a fait quelques progrès depuis quinze ans. Si on osait, on pourrait même dire que la filière s’est professionnalisée. Si si, à coups de certifications, à coups de réformes, de formation continue, de montée en compétences… Ce n’est pas encore parfait, mais le cap est bon. Le DPE aussi s’améliore. Exit la méthode sur factures très discutable, exit les étiquettes vierges, on a aussi revu plein de savantissimes calculs qui donnent mal à la tête, l’outil est sans doute plus fiable qu’il ne l’a jamais été. Et on n’a pas fini de bosser dessus. Une réunion avait encore lieu la semaine passée avec le ministère pour peaufiner. Ne rêvons pas, le DPE est à l’image du logement, il ne peut être parfait, mais il évolue sans cesse…
On aurait aimé que tout ça soit aussi dit. Mais la filière diagnostic qui se professionnalise, un DPE qui s’améliore, ça ne se peut pas, ce n’est pas possible, ça ne colle pas à l’étiquette qu’on nous a collée depuis quinze ans. Et puis, c’est peut-être moins croustillant, moins vendeur. On se console, ceux qui nous connaissent le voient au quotidien, le DPE, c’est vraiment de mieux en mieux.