On connaît le DPE pour la performance énergétique, pas forcément pour ses vertus sanitaires. Et si le diagnostic se révélait aussi essentiel pour la santé des occupants d’un logement…
Vertueux DPE qui renseigne à la fois sur les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre. On a tendance à réduire le diagnostic de performance énergétique à une histoire de confort et de factures, mais une récente étude invite à le considérer autrement. Et si en veillant à la performance énergétique d’un logement, on veillait aussi (et surtout) sur les occupants et leur santé ?
C’est très sérieux, selon l’étude de France Stratégie, organe directement rattaché au Premier ministre, une passoire énergétique est aussi synonyme de risques pour les occupants. Et on ne parle pas seulement d’un petit rhume parce qu’il y ferait un peu froid l’hiver, mais de syndrome coronaire aigu suivi parfois de décès, d’infection sévère de l’appareil respiratoire, de pneumonie et on en passe. Pour faire court, on a beaucoup plus de chances de tomber gravement malade lorsqu’on habite un logement mal chauffé, mal ventilé, mal isolé.
Les petits génies de France Stratégie ne se sont pas limités à ce constat, ils se sont aussi livrés à de savantissimes calculs. C’est bien simple si demain, on rénovait les pires passoires de France et de Navarre, 1,3 million de logements selon leurs estimations, on ferait économiser quelque 10 milliards d’euros à notre système sanitaire. DIX MILLIARDS D’EUROS. Cela laisse songeur alors que le déficit de la Sécu, en 2021, culminait à 26 milliards d’euros. On comprend un peu mieux l’empressement du gouvernement à éradiquer les passoires thermiques, quitte à se montrer généreux en finançant les travaux à coups de MaPrimeRénov’.
Ce n’est pas la première étude du genre. En 2019, inspiré d’un travail similaire réalisé outre-Manche, des experts d’EDF R&D avaient déjà estimé que pour chaque euro investi dans la rénovation des quelque 600.000 logements énergivores aujourd’hui occupés par des ménages vivant sous le seuil de pauvreté, l’État économiserait 1,65 euro. Finalement, le DPE, la rénovation énergétique, ne sont pas uniquement vertueux pour la santé du portefeuille, ils le sont pour la santé tout court.