2027, un autre quinquennat s’achève. On aimerait dire que toutes les passoires énergétiques (E, F et G) ont disparu… Pas encore, mais ça devient bon grâce à l’essor sans précédent de la rénovation, grâce au travail des diagnostiqueurs-auditeurs-conseillers Habitat…
Soyons honnêtes, on avait déjà senti un frémissement sous le quinquennat précédent (2017-2022). On vous rafraîchit la mémoire : interdiction de location de passoires (loi Climat et résilience, souvenez-vous), audit énergétique, accompagnement des ménages… Oui, tout ça existait déjà, mais la rénovation s’est encore accélérée à partir de 2022.
Qui l’aurait cru, le 24 avril 2022, lorsqu’Emmanuel Macron rempilait pour un deuxième quinquennat. Souvenez vous, le président voulait avancer « deux fois plus vite » pour réduire les gaz à effet de serre ; il promettait aussi un « Premier ministre chargé de la planification écologique ». Cinq ans plus tard, la rénovation énergétique a pris du galon.
Le chantier de la rénovation avancé à marche forcée, à grands coups de réformes : réforme du DPE en 2023, audit énergétique obligatoire pour tous les logements sauf ceux classés A et B, tiers financeur généralisé pour payer la rénovation et se rémunérer sur les économies d’énergie, diagnostic ventilation, sans oublier la grande loi « Climat et Sobriété » de 2023… Liste non exhaustive, on vous épargnera l’énième réforme de la certification (2025), d’autant qu’elle vient d’être annulée par le Conseil d’Etat.
Que la rénovation soit rattachée au Premier ministre, qu’elle soit érigée en priorité nationale, a aussi permis de lever des écueils. L’amiante à l’école n’est plus un problème, les aides à la rénovation prennent désormais en charge à la fois les coûts de diagnostic et les coûts de désamiantage. La stratégie de retrait des matériaux amiantés coïncide désormais avec la rénovation. La qualité de l’air intérieur est aussi devenue indissociable de la rénovation, bénéficiant de la pandémie Covid (2020-2024) et de la réforme du DPE en 2023 qui a permis d’introduire une solide dose de QAI.
27.000 « diagnostiqueurs » acteurs de la rénovation
Ce vaste chantier de rénovation énergétique n’a pas seulement bouleversé la physionomie du parc immobilier hexagonal, il a aussi profondément modifié notre profession en l’espace de cinq ans. Avec l’audit énergétique arrivé en catastrophe au 1er janvier 2023, le diagnostiqueur est devenu auditeur. Puis avec MonAccompagnateurRénov’, il est aussi devenu conseiller énergétique. L’année suivante, on lui a aussi demandé d’élargir son conseil au–delà de la performance énergétique, avec la qualité de l’air intérieur, les pathologies de l’habitat, et tout ce qui pourrait nuire à la santé ou à la sécurité des occupants. Moralité, si on l’appelle encore parfois « Diagnostiqueur », on entend aussi (et de plus en plus) parler de « Conseiller (technique) Habitat/Logement » ou « Conseil environnement » voire « expert » ou « Docteur logement ». Reconnaissons-le, parfois nous ne savons plus nous-mêmes comment nous appeler.
Qu’il semble loin le temps où le diagnostiqueur –pas toujours très bien considéré disons-le- intervenait à la demande des agents immobiliers ou des notaires, juste parce qu’il n’y avait pas d’autre choix. Parce qu’il fallait bien appliquer la réglementation. Fini le temps où ses rapports croupissaient au fond d’un tiroir… Du diagnostic au conseil, nos rapports font l’objet d’une restitution systématique et sont épluchés ; le DPE, forcément, puisque le coût des énergies n’a cessé de flamber depuis 2022, mais aussi les autres rapports à l’instar du tout nouveau diagnostic CatNat qui remplace l’état des risques et qui permet de modéliser les risques naturels à horizon de 30 ans.
Oui, notre profession a bien grandi durant ces cinq années. Surgie en 1996 d’une obligation réglementaire (la loi Carrez), nourrie avec les diagnostics réglementaires successifs à la vente et à la location dans les années 2000-2010 (électricité, DPE, gaz…), notre profession a encore évolué avec l’essor de la rénovation énergétique. Au point que les 27.000 « diagnostiqueurs-auditeurs-conseillers » sont désormais identifiés comme LE pivot de cette rénovation dans le logement, les principaux acteurs auprès des ménages.
Et au sein du groupe Ex’im, avec nos 264 cabinets et 1.700 collaborateurs (au passage, nous rappelons que nous recrutons actuellement), nous ne sommes pas peu fiers d’œuvrer chaque jour à LA grande Rénovation. Pas peu fiers aussi du chemin pris par notre profession dont l’utilité est désormais reconnue de tous, au service de l’environnement, mais aussi de la santé et de la sécurité des personnes. Un jour il faudra bien qu’on reconnaisse notre métier d’utilité publique. Sous le prochain quinquennat, peut-être…