On sent comme un certain emballement autour de la rénovation. Et ce n’est pas fini. Le prix des énergies s’enflamme, le sujet s’immisce dans l’agenda politique…
Et si la rénovation énergétique devenait un thème de campagne de la présidentielle 2022 ? On est sérieux. Ce qui pouvait sembler accessoire hier, devient essentiel aujourd’hui. D’ailleurs, si l’on en croit un récent sondage d’OpinionWay pour le compte de Monexpert-renovation-energie.fr, presque deux Français sur trois (63%) souhaitent voir cette rénovation figurer dans les thématiques de campagne. On touche au pouvoir d’achat, on touche au quotidien. Que le carburant ou le gaz atteignent de nouveaux records, que le mercure vienne à chuter dans les prochaines semaines, et le sujet risque de s’imposer un peu plus lourdement encore. C’est une évidence.
Une deuxième évidence révélée par ce précieux sondage est le fossé demeurant entre les beaux discours et la réalité de terrain. La rénovation semble bien emporter la majorité des suffrages des Français, mais elle reste souvent un grand machin très obscur pour le commun des mortels qui ne sait par quel bout s’en saisir. Deux tiers des sondés sont bien incapables de citer une aide, y compris la fameuse MaPrimeRénov’ identifiée (seulement) par 11% des Français.
Le DPE illustre bien ce paradoxe : trois quarts des Français (76%) le jugent comme un critère « important » quand il faut acheter son logement, mais dans le même temps, 58% des personnes interrogées ne connaissent pas l’étiquette de leur logement. Ces quelques chiffres montrent le chemin à parcourir, alors que le compte à rebours est désormais enclenché pour les passoires énergétiques.
Plus d’aide, plus d’accompagnement, la rénovation a besoin d’évangélisation. En grande pompe, le gouvernement vient d’annoncer deux nouveaux services dès 2022, France Rénov’ et Mon accompagnateur Rénov’ pour guider les ménages. Mais les quelque 450 points conseils publics et 1.000 conseillers annoncés risquent de se révéler insuffisants devant l’ampleur du chantier : 30 millions de logements à rénover en 30 ans, pour faire simple. Oui, pour massifier la rénovation, pour veiller aussi à sa qualité, le gouvernement (celui d’aujourd’hui comme celui de demain) aura besoin du diagnostiqueur tôt ou tard. Qui mieux que lui pour prêcher la verte parole aux quatre coins de la France ?
On me dira que le diagnostiqueur n’est pas (encore ?) un conseiller énergétique. Vrai. Mais n’oublions pas d’où nous venons : depuis 25 ans, le diagnostic n’a cessé de monter en compétences étoffant sans cesse l’éventail de ses missions. Cette agilité fait d’ailleurs partie de notre ADN, il est temps de le faire savoir.